Dernier jour 12h29

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Reuters, Almogar, aujourd'hui, 12h29. FLASH : Une batterie de missiles sol-air dont la localisation exacte n'a pas été révélée vient d'être détruite par une patrouille des forces indiennes de l'ONU mandatées pour assurer la sécurité de l'astroport. Selon l'officier supérieur de cette force, il s'agissait d'armes récentes capables d'atteindre une navette en approche aussi bien qu'au décollage.

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— AK, tu sais ce qui s'est passé dans les collines ?

— Oui, Claire, j'ai vu ça, en quoi cela nous concerne-t-il ?

— Ils étaient exactement sur la trajectoire entre Santa-Maria et Almogar.

— Ah ? Je ne vois pas.

— Pour ce dernier vol dont je te parlais ce matin, on va venir chercher les passagers en hélicoptère, en passant par la montagne, car d'après les IA, les abords de l'autoroute sont encore plus risqués. Tu comprends mieux en quoi cela vous intéresse ?

— Tu penses qu'ils ont pu déployer d'autres batteries à Santa-Maria ?

— Les IA tactiques des militaires ici à Almogar donnent à cette hypothèse une forte probabilité. Très précisément, en simulation, si les militaires avaient à remplir la mission adverse, c'est ce qu'ils feraient.

— Parce qu'Almogar est trop bien défendu ?

— Oui, et aussi parce que le relief et le type de tissu urbain de Santa-Maria se prêtent à merveille au camouflage de batteries dormantes qui seront activées au dernier moment.

— Ah, Schwartz ! Et qu'est-ce que nous pouvons y faire, nous, pauvres policiers ordinaires ?

— Pas grand chose. Si cette hypothèse est exacte, les militaires devront réduire ces batteries, mais j'ai pensé qu'il était utile que vous soyez au courant, pour éviter toute mauvaise surprise.

— De quel genre ?

— Si les militaires doivent intervenir, il faudra qu'ils mettent le paquet, avec jets en rase motte, nuage de drones, le grand jeu.

— Schwartz ! Tu es en train de me parler d'une opération de guerre sur Santa-Maria, ou je rêve ?

— Exactement, et c'est bien pour cette raison que j'ai pensé utile de te prévenir. De ton côté, as-tu des nouvelles pour moi ?

— Oui, on a du nouveau au sujet du petit hacker en fuite, il vient d'être repéré par mes collègues, il est avec sa copine, la fille aux cheveux bleus.

— Ah ?

— Oui, cependant, mes collègues ont de grosses difficultés avec cette affaire. En premier lieu, ils ont essuyé une panne simultanée des voitures dépêchées sur place, ce qui est évidemment très suspect. Et il semble probable aussi que tes petits jeunes utilisent un système de contre-mesure à l'encontre des caméras de surveillances. En fait, c'est la seule explication plausible à la facilité apparente avec laquelle ils restent introuvables.

— Pas mal pour des ados.

— Oui, comme tu dis. Mais il y a pire, l'un de mes jeunes collègues qui les recherchaient vient de se faire descendre.

— Hein ? Pas par eux ?

— On n'en est pas certain, mais la coïncidence est plus que suspecte.